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« À Goudargues, il faut être vigilant dès la Vigilance jaune »
31/01/2025Fred Mahler, le maire de Goudargues, commune de 1 150 habitants du Gard, est sensibilisé aux dangers des phénomènes météorologiques dangereux. Ce village au cœur de la vallée de la Cèze, surnommé la petite Venise gardoise, se montre particulièrement vulnérable aux pluies intenses déversées par les épisodes méditerranéens. Il témoigne de l’importance de rester attentif et informé face à ces dangers pour protéger sa commune, ses habitants et ses touristes.
Quel rôle les dangers météorologiques jouent-ils dans votre quotidien ?
Quand on est maire d’une commune avec des risques majeurs, on est sur le qui-vive en permanence en ce qui concerne la météo. À Goudargues, il faut être vigilant dès la Vigilance jaune, on le sait. En 2002, il y avait 3,50 m d’eau dans le village ! Je suis informé de l’arrivée d’un phénomène météo dangereux par la préfecture qui relaie la Vigilance.
D’où vient le principal danger ?
De la crue de la rivière Cèze lors des forts orages. Notre bassin basse vallée est alimenté par le secteur nord Cévennes. Si on a une crue de la rivière en amont de la commune, on a moins de 6 h pour anticiper les mesures à mettre en œuvre. La première mesure que l’on met en place, c’est la mise en place d’une barrière sur notre pont submersible. Depuis le début de l’année, on l’a fermé 10 fois ce pont ! On ne prend aucun risque. Même s’il n’y a pas de Vigilance orange, nous mettons en place cette mesure, cela évite d’aller fermer le pont en catastrophe en pleine nuit.
Le 10 mars 2024, le Gard était en Vigilance orange pour crues. Deux personnes sont décédées à Goudargues emportées par leur voiture après avoir franchi un pont départemental. Quelles mesures avez-vous mises en place ?
Malheureusement, c’est un accident, les victimes n’ont pas vu l’eau à cause des pluies éparses.
On avait fermé le pont communal la veille à 19 h et on suivait les hauteurs d’eau sur Vigicrues (l’opérateur de la Vigilance crues, NDLR). Sur la Cèze amont, notre repère de crues c’est Tharaux. À partir de ce point, on a 6 h pour anticiper. À 2 heures du matin, on a vu que la rivière réagissait excessivement à Tharaux et on s’est réuni en cellule de crise à la mairie. À 5 h du matin, on a prévenu tous nos administrés via notre automate d’appel. Il valait mieux les prévenir et leur demander de rester chez eux avant qu’ils ne prennent la route pour aller au travail. On ne s’attendait pas à un épisode de cette ampleur à cette période de l’année. À Goudargues, nous avons 5 campings et ma hantise, c’est de nous retrouver en plein mois de juillet avec une inondation assez importante.
